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Historique des grandes crues du Vidourle

     Le risque inondation est important le long du Vidourle dans le Gard et l'Hérault. Il concerne 95 communes soit 150.000 habitants (200.000 l'été) et plus de 40.000 hectares de surfaces inondables. Ce risque est d’autant plus important que les habitations et les activités sont proches du lit majeur.

    De telles catastrophes sont à l’origine de dégâts souvent considérables, de destructions de réseaux d’assainissement, de dégradations de digues, ponts, routes et voies ferrées, de noyades, d’inondations d’habitations, de zones d’activité commerciale et industrielle (7000 bâtis), … Au total, plus de 30 % du territoire et 50 % de la population sont concernés.

Le débit d’étiage estival du Vidourle est souvent faible. Il n'est guère impressionnant ; sa valeur minimale est de l’ordre 0,2 m3/s. En revanche, en cas de crues d’automne durant les épisodes cévenols, il peut facilement atteindre 1 500 m3/s, soit le débit de la Seine en crue (plus de 2 650 m3/s à Sommières le 9 septembre 2002 ; à titre de comparaison, le débit maximal de la Seine, 2 400 m3/s lors de la grande crue de janvier 1910).

 

Les principales dates de crues et les conséquences.

  • La plus ancienne connue remonte à 1403. Elle fut suivie de nombreuses autres : le 15 septembre 1575, le 3 juillet 1684, en octobre 1689, le 27 novembre 1704 et le 12 octobre 1719.

 

  • La plus violente fut celle, mémorable, du vendredi 1er octobre 1723. A Sauve et Quissac, les dégâts matériels furent immenses : maisons écroulées, ponts en partie emportés, jardins et vignes réduits à des tas de graviers. Il y eut aussi 16 personnes noyées le long du trajet du fleuve. Dans la basse vallée, le Vidourle avait quatre kilomètres de large et d’importants dégâts sont constatés à Gallargues, Lunel, Marsillargues. A Lunel qui baignait dans deux mètres d’eau, les pêcheurs vendaient le poisson sur leurs barques.

 

  • Ensuite, la liste continue avec les crues du 18 novembre 1745, du 13 septembre 1808, du 19 septembre 1811, du 6 octobre 1812 (à Lunel et Sommières, les ponts sont submergés) et du 22 septembre 1821. Plus près de nous encore, les grandes vidourlades du 10-11 septembre 1857, du 17 septembre 1858 (Sommières inondée en moins d’une demi-heure, rupture de digue à Marsillargues), du 20-22 septembre 1890, du 26-30 septembre et du 6-8 octobre 1907 (gros dégâts à Sauve, Quissac et Sommières, la basse plaine est submergée de Gallargues à la mer).

 

  • La vidourlade de la nuit du 26 au 27 septembre 1933 fut la plus terrible. Une véritable barre d’eau surgit subitement, emportant tout sur son passage, soulevant comme fétus de paille des arbres entiers avec toutes leurs branches et leurs racines; elle fit sept victimes à Quissac, Sauve et à Sommières. 80% des maisons sont submergées à Sommières, de nombreux bâtiments se sont effondrés et plus de 200 têtes de bétails ont péri noyées.

  • Celles du 29-30 septembre et 3-4 octobre 1958 sont encore dans les mémoires où Sauve, Quissac et Sommières furent saccagées. A Sommières, cette vidourlade dépassa de onze centimètres celle de 1933, envahissant les trois quarts des maisons jusqu’au-dessus du premier étage. Les dégâts furent considérables. Dans la basse vallée, Aimargues, Le Cailar et Saint-Laurent-d’Aigouze subirent la montée des eaux. Des gens durent se réfugier sur le toit de leur maison. Il fallut à la hâte déplacer les taureaux des manades.

  • Plus récemment, celle du mercredi 9 mars 1960 ne concerna que la basse vallée où elle emporta le mas Bauchamp à l’ouest d’Aigues-Mortes. Le Vidourle atteignit alors une largeur de dix kilomètres isolant complètement l’important domaine de la Grande Motte.

  • La liste continue avec les crues de septembre 1994, de décembre 1995, d’octobre 1996 et d’octobre 2001. Ces 4 dernières, selon la pluviométrie, ont touché la haute, moyenne ou basse vallée.

 

  • L’épisode historique des 8 et 9 septembre 2002 concerne l’ensemble de la région cévenole. Les cumuls de pluies sont impressionnants : entre 200 et 600 mm de pluies sur le bassin en deux jours. La vague d’eau a provoqué la submersion des trois barrages écrêteurs construits après la crue historique de 1958 pour stocker l'eau et la relâcher de façon maitrisée. Sommières fut inondée sous plus de 4 mètres d’eau, et des dégâts considérables (infrastructures, habitat, commerces) dans la basse vallée ont été provoqués par la rupture des digues sur plusieurs communes : Marsillargues, Lunel, Aimargues. Le débit du fleuve atteignit 2400 m3/s, autant que la crue exceptionnelle de la Seine qui toucha Paris en 1910.

     Un livre intéressant sur le fleuve Vidourle et son histoire:

Sauve: Antique et curieuse cité, de Jean Germain,

imprimerie de la presse, Montpellier, 1952.

     Un extrait concernant le Vidourle peut être téléchargé ici. 

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